Sentier botanique des orchidées!
Un peu d’historique.
Il faut se souvenir qu’à partir du 12ème siècle le comte de Savoie, Humbert lll, dote les moines Chartreux d’une superficie importante dans les Bauges. Il lègue, à la Chartreuse d’Aillon (en latin Monte Sainte-Marie de Allione) l’ensemble de ses droits sur la terre d’Aillon plus le lac de la Thuile (lacum meum de la Tuelli).
C’est l’évêque de Grenoble, Saint Bruno, qui a fondé l’ordre des Chartreux. Les vestiges, d’un village, subsistent encore à ce jour au lieudit Saint-Bruno, en amont de la Chartreuse d’Aillon.
Origine du Sentier Botanique
Sur le terrain, où est implanté le sentier botanique, près de la route actuelle, il existait une carrière. Il y a tout lieu de penser, que cette carrière a été léguée, par les Chartreux à tous les habitants d’Aillon (il n’existait alors qu’une ‘paroisse’ gérée par eux) : tous les habitants d’Aillon le Jeune et d’Aillon le Vieux avaient le droit d’y extraire une espèce de terre argilo-calcaire (appelée ‘Marne’). Cette autorisation ancienne a perduré jusque dans la décennie 1950, pour les habitants d’Aillon le Vieux, mais pratiquement jusqu’à la création du sentier pour ceux d’Aillon le Jeune. Le matériau extrait était surtout utilisé pour la réfection des chemins.
Lors de la décennie 1980, nous étions deux copains, (Arnaud Demange et moi-même), tous deux passionnés de montagne et de fleurs, à avoir découvert, grâce à l’œil expert de Christian Brachet (un garde-chasse de la réserve des Bauges) que ce lieu regroupait sur un espace restreint une vingtaine de variétés d’orchidées sauvages. Nous avons recensé la majorité des plantes intéressantes et grâce au maire de l’époque, André Guerraz, le projet a vu le jour, encouragé, verbalement et financièrement, par le président du Conseil Général de la Savoie de l’époque, Michel Barnier (nous sommes alors à la deuxième moitié de la décennie 80). C’est ainsi que les matériaux qui s’écoulaient, entrainés par l’eau de ruissellement, jusque auprès de la route ont été retirés. Des drains ont été effectués, la partie de la carrière a été engazonnée au canon (un système qui projette des graines ainsi qu’un substrat pour activer la germination). Un panneau au départ a été posé, ainsi qu’un fléchage le long du parcours et des escaliers rudimentaires installés sur quelques parties pentues. Trois autres panneaux ont été posés : le premier décrit l’histoire du village le chef-lieu (appelé Montpelaz) que l’on peut voir dans sa totalité en aval. Un banc a été déposé près de ce panneau. Le deuxième panneau a été implanté sur la partie sommitale du sentier. Avec des croquis et des explications succinctes, il annonce les trois principales variétés d’orchidées présentes sur le sentier. Le troisième panneau est implanté à la sortie du bois, il décrit l’exposition des versants Adret et Ubac, ici aussi un banc a été installé pour admirer le versant de la station d’Aillon.
Il est à noter qu’aucune plante n’a été ni déplacée, ni rapportée. Toutes celles que l’on découvre, sur ou à proximité du sentier, ont poussé spontanément ici.
Le texte qui figure sur le panneau décrivant le chef-lieu a été écrit par madame Henriette Trépier, épouse de Gaston, maire de1964 à 1989. Madame Trépier a fait la majeure partie de son métier d’enseignante à Aillon le Jeune, d’abord à l’école de la Combe jusqu’à (environ) 1950, elle a ensuite fini sa carrière à l’école du chef-lieu.
J’ai assuré, en tant que bénévole, l’entretien, la recherche des plantes (qui peuvent se déplacer d’une année sur l’autre, ne pas refleurir et revenir une année plus tard), la dépose des panneaux, l’entretien du sentier, la coupe de bois pour permettre l’accès au soleil pour le Sabot de vénus et assurer sa pérennité sur le sentier et aux abords.
J’ai assuré, toujours bénévolement, l’accompagnement des visiteurs pour « les rendez-vous aux jardins »organisés par le ministère de de la culture, chaque année, le premier weekend de juin, depuis 2003. Ces éditions se sont toujours déroulées sur trois jours, le vendredi étant une journée dédiée aux scolaires, les samedi et dimanche, deux journées qui ont lieu sur le thème de la transmission des savoirs des acteurs de terrain et s’adressent à un public de néophytes et d‘amateurs éclairés. J’ai assuré l’accompagnement des groupes, désireux de découvrir la vie des plantes et des orchidées en particulier, avant 2003 et même après à des dates différentes de celles citées plus haut pour les Rendez-vous aux Jardins.
Roger Ginollin